Version: 8 septembere 1999


Christer Hamp

Assemblage de plastique

 

Voici un exemple de lecteur moderne pour cylindres construit pour un prix négligeable. Il a été conçu pour jouer les cylindres eux-mêmes, pas pour faire un travail de transcription. De plus, un emploi aisé est essentiel, au détriment de la qualité de la reproduction, comme vous le verrez si vous le comparez aux autres appareils présentés sur ce site.

Le point fort, c'est qu'il est possible de le placer dans le living-room sans transformer votre intérieur en laboratoire. Je n'ai qu'une expérience réduite en matière d'assemblage mécanique, et un nombre très limité d'outils sous la main, le résultat est au mieux, d'une médiocre qualité artisanale. Mais puisque je l'ai vu fonctionner, j'aimerais vous présenter mon appareil.

 

La conception de base est simple: un moteur à entraînement direct tiré d'un tourne-disques, et un bras tangentiel tiré d'un autre. De nos jours, on peut trouver des platines tourne-disques décentes pour presque rien. Dans le cas présent, le moteur provient d'une platine JVC L-F210, et le bras d'un Sharp RP-111, mais il doit y avoir beaucoup d'autres combinaisons correctes. Tout l'ensemble est assemblé sur la plaque de base du lecteur Sharp, et tient sous son couvercle d'origine, même si les côtés ont eu à être élevés de 55 mm environ. Les dimensions sont d'environ 165 mm de haut, 350 mm de profondeur, et 330 mm de large.

Le moteur devait d'abord être accéléré et doté d'un régulateur pouvant couvrir la gamme des 120-160 tours-minute, pour être capable de jouer différent types de cylindres. En recherchant le tourne-disques pour le moteur, on doit chercher un modèle doté d'un stroboscope. Cela signifie que l'on peut changer la vitesse dans une très large fourchette à l'aide d'une résistance variable. Pour la localiser, cherchez le circuit de la résistance de variation de vitesse, ainsi que celui du commutateur 33-45 tours. Le variateur de vitesses sur mon phonographe achevé est le bouton rouge en façade avant.

Ensuite le moteur doit être fixé sur un côté. J'utilise pour cela une plaque métallique.

Le mandrin devra être fabriqué sur mesure, parce que vous n'en trouverez pas facilement de convenable. J'ai réussi à demander à un tourneur de m'en faire un. Il doit aller sur l'axe du moteur, il doit être possible de l'installer et de l'enlever souvent (vous aurez besoin de cela en construisant votre appareil), et les cylindres doivent monter dessus. Le véritable problème semble être de faire tenir les cylindres. J'avais fourni à mon tourneur un vieux mandrin de phonographe Columbia comme modèle, et il a fait en sorte que sa forme soit fidèle à 0,1 mm près. Mais alors qu'ils se fixent plus ou moins au même niveau sur le mandrin Columbia, les cylindres varient largement en position sur ce mandrin reproduit. Certains s'arrêtent à 20-30 mm du bord côté poulie, d'autres touchent la poulie sans même avoir de contact avec le mandrin.

 

Vue de face, couvercle enlevé. Vue de gauche.

 

La platine Sharp était prévue pour ne fonctionner qu'avec un amplificateur spécial qui alimente aussi le moteur en courant. Je devais alors identifier ce courant et le remplacer. Il semblait fonctionner au mieux sous 12V continus, alors j'ai simplement installé une alimentation redressée.

Ensuite il fallait remplacer la cellule par une autre pouvant supporter les pointes adéquates. Le choix d'une Shure série M75 semblait être le plus judicieux, car ces cellules se trouvent facilement chez nous, et la maison Expert Stylus en Angleterre fabrique toutes les pointes que vous pouvez imaginer. La Sharp RP-111 étant une platine simple, elle ne supporte pas trop de poids sur le bras de lecture, aussi devais-je me contenter de coller une cellule et oublier l'idée de coquilles interchangeables.

Pour suivre la variation de position des cylindres sur le mandrin, la course de déplacement du bras devait être prolongée un peu, ce que j'obtins facilement en éloignant l'un des trous dans le rail guidant le bras. Ces trous indiquent au moteur les temps d'arrêt et de démarrage.

Le moteur et le bras étant des montages séparés, ils ne démarraient pas simultanément quand j'allumais l'ensemble. Ce que j'attendais véritablement du mandrin, c'est qu'il ne tourne pas avant que le bras ne s'anime. C'est ainsi que le Sharp fonctionne à l'origine: le tourne-disques démarre dès que le bras commence à bouger. J'ai alors installé un relais sous l'alimentation du moteur, qui ferme le circuit du moteur dès que le bras commence son déplacement.

Le bras est commandé par les commandes d'origine du Sharp, à droite du panneau de façade. Après l'installation du cylindre, on pousse le dernier bouton d'avance, ce qui déplace le bras vers la gauche, et entraîne le mandrin. Au début du sillon on abaisse le bras avec le bouton lève-bras. Le bouton de démarrage automatique ne peut pratiquement jamais être utilisé, parce qu'il abaisse le bras à une distance déterminée, alors que les cylindres commencent à des distances très variables. Pour la même raison, et parce que le sillon ne couvre pas la même longueur sur chaque cylindre, une commande d'arrêt automatique est sans intérêt. On achève la lecture en pressant le bouton de stop, qui immobilise le mandrin, élève le bras et le ramène à sa position initiale.

 

La mécanique du lève-bras du Sharp RP-111 n'est pas assez puissante et ne permet pas une pression à la lecture plus forte que celle prévue d'origine. Toutefois, le pilotage du bras est puissant et rapide.

Sur un lecteur de cylindres, la position de départ se trouve côté base du mandrin, ce qui élimine ainsi le risque de plier la pointe en installant un cylindre.
 

 

Le lecteur dans mon living-room, à côté d'une platine tourne-disques normale.

 

Le signal électrique part du lecteur vers un préamplificateur directement monté derrière l'appareil afin d'éviter de longs câbles. De là le signal passe par un équaliseur, un appareil vraiment utile pour ramener à la vie les sons des 78 tours et des cylindres, puis le signale passe à l'amplificateur. Au début j'avais des problèmes de ronflement à cause du 50 Hz, et j'ai installé depuis une mise à la terre pour tout cet équipement sonore, sous la forme d'un fil attaché au radiateur du living-room. Pas très orthodoxe, mais ça marche.

Christer Hamp, 1998

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